J’attendais près de l’accueil, en Légende. Les illuminations éclairaient faiblement le ciel étoilé et on entendait au loin des bruits de fête dans les maps d’à côté. Le 24 décembre était sûrement le jour que j’attendais le plus dans le mois (excepté le 29 décembre où tous les blablas, depuis une loi récente, recevaient 500 bbls !) et je me remémorais la façon qui m’avait permis d’arriver ici.
Un mois auparavant, je connus un drame : la mort étrange de mes riches parents. Rien ne me fut légué puisque les voleurs s’étaient gentiment occupés de me dévaliser. Je restais donc à errer dans les maps, près du tipi, mon abri de fortune. J’avais des amis qui auraient pu m’héberger en V1-5 mais dès que mon capital de BBLs diminua pour atteindre la triste somme de 65 bbls, la plupart eurent l’air de m’oublier. Quant aux autres, ils me parlaient rarement et essayaient de se défiler quand ils me voyaient. Rien d’autre les BBLs ne comptaient pour eux, je m’en rends bien compte à présent. Je connus la faim et la misère (la faim, pas vraiment puisque dans ce joyeux monde, personne n’a faim). Puis un jour, plus précisément le 16 décembre, un Blabla aux pieds blancs (a t-il foulé le paradis pour que ces pieds aient cette couleur si éclatante ?) fit une publicité près de la chute d’eau.
"Envoyez une lettre au père Noël, criait-il, vous pouvez demander ce que vous voulez, il le réalisera ! Envoyez cette lettre à la poste, elle atterrira au pôle nord et si vous avez de la chance, il vous répondra ! Je vous l’envoie si vous me donnez un code !"
En voyant cela, je décidais de croire ce blabla (mais je ne lui donnerais en aucun cas un code !) et allait au tipi prendre ma plume, un vieux parchemin trouvé au fond de mon sac (il y avait écrit le mot "riche" dessus, d’où cela vient il ?) et de l’encre fabriquée à partir d’un des pots de peinture. J’écrivis ma lettre, la mis dans une enveloppe construite à partir de feuilles d’arbres et cherchai une boîte aux lettres. J’en trouvai une à la racine pied. Elle était rouillée, couverte de neige et la peinture verdâtre s’effritait à certains endroits pour laisser place à un ensemble grisâtre. Elle ne m’inspirait pas confiance et j’étais quasiment sûre que les lettres n’étaient pas régulièrement envoyées, mais tant pis, c’était la seule que j’avais trouvée. Je la mis donc dans la petite fente et retournai au tipi. Je priais toutes les nuits pour que le Père Noël me réponde et le 22 décembre, un jour inoubliable pour diverses raisons, je reçus une lettre rouge. (J’étais en train de plonger ma tête dans le lac, près de la chute, dans l’espoir d’apercevoir quelques BBLs au fond. Je me redressai en sentant quelque chose sur mon dos et la pirogue me percuta de plein fouet ! Impossible d’oublier cela.) Au verso était écrit : "Pour Blya, la squatteuse du tipi". J’ouvris précipitamment la lettre, pris le parchemin sentant les sapins à l’intérieur et le déplia.
"Ho ho ho ! Salut Blya, j’ai reçu ta lettre et je te donnerai tes cadeaux en main propre dans la nuit du 24 au 25 décembre à l’accueil, en légende. Joyeuses fêtes à toi ! Le Père Noël."
Je n’osais pas y croire. C’était trop incroyable. J’avais toutes les raisons de penser que c’était une blague, d’autant plus que j’avais demandé un cadeau irréalisable… Toutefois, je pris la peine de me déplacer le 24 décembre et me voilà.
Alors que j’étais perdue dans mes pensées en regardant le ciel étoilé, des feux d’artifices illuminèrent le ciel. Des cris de joie retentirent : il devait être minuit et aucun signe d’un quelconque traîneau ou de rennes. Je m’apprêtai à partir en ravalant ma déception quand je vis plusieurs silhouettes accompagnées d’un traîneau se faufiler dans la nuit. Je crus que je rêvais mais c’était bien réel. J’étais tellement absorbée par cette vision que je ne vis pas la vache kiwi faire ses besoins sur mes pieds. Avant que je puisse réagir, les silhouettes se rapprochèrent et au lieu d’atterrir sur le sol recouvert de neige, un Blabla prit un sac et me mit à l’intérieur ! Il faisait si bon que je m’endormis.
En me réveillant, je me rendis compte que j’étais dans une map inconnue, où il faisait vraiment chaud et que les besoins de la vache kiwi avaient, comme par magie, disparus. J’étais confortablement installée sur un hamac bleu clair (ma couleur préférée !), près d’un sapin où une multitude de cadeaux attendaient avec impatience d’être déballés. Je me trouvais dans une grande pièce au papier peint rouge clair. Face à moi se tenait une majestueuse baie vitrée noire encadrée par des rideaux rouges. On voyait à travers une plaine désertique où tombaient des petits flocons. Après m’être pincée pendant 5 longues minutes la joue pour être sûre que je ne rêvais pas, je m’avançai à grands pas vers le sapin illuminé par les guirlandes colorées. Alors que j’avais presque atteint mon but, je trébuchai et atterrit la tête première dans un tas de neige apparut comme par magie. A ce même instant, une alarme - ou plutôt une chanson ("Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire …" c’était plutôt déplacé vu la période de fêtes où on se trouvait mais pourquoi pas) - retentit. Un blabla au costume rouge arriva aussitôt. Il courut dans ma direction si rapidement que j’eus le temps de me débarrasser de la neige qui recouvrait mon bandana bleu, de m’extirper de cette prison glacée et de commencer à déballer un cadeau rouge à ruban vert.
"STOOOOOOOP" hurla-t-il avant de se prendre les pieds dans un ruban jaune fluo et s’étaler au milieu de tous les cadeaux. J’arrêtai un instant de déballer le cadeau, puis continuai. L’étrange blabla se releva puis continua de me hurler d’arrêter. Voyant que je n’obéissais pas, il bondit sur moi, m’attacha à un poteau (d’où sortait-il tout ça ?) puis s’assit.
"Eh bien, il faut apprendre à te calmer Amiena, dit-il.
-Je suis Blya. Amiena est le prénom de ma mère, répondis-je en dévisageant le blabla"
Il parut se rendre compte de son erreur, bafouilla quelques mots incompréhensibles puis se ressaisit et dit :
"Ah oui c’est vrai. Bref … à ton avis, qui suis-je ?"
En l’observant, je m’aperçus que le Nlabla portait des bottes rouges, un chapeau en laine ressemblant à ceux tricotés pas ma grand-mère et des gants. Il avait une énorme bedaine (comment ne pas la remarquer ?) et une barbe grise. Excepté son horrible barbe grise, il était l’exact portait des histoires que me racontaient mes parents, c’était …
"Vous êtes le Père Noël ! m’exclamai-je.
-Oui, c’est moi ! J’ai reçu ta lettre, commença-t-il en sortant d’une poche un parchemin, tous les cadeaux disposés sous le sapin sont pour toi ! Tout ce que tu as demandé est là, en passant des lingettes qui essuient tout au Blibli poulet qui diffuse une odeur quand on le souhaite. Même les bombes qui explosent quand on le souhaite sont ici, elles sont accompagnées d’une bouée skin qui parle dès qu’on l’insulte (je ne me souvenais pas avoir demandé ça …) et d’un lampion qui change de couleurs toutes les 3 minutes. Bref, tout ce que tu voulais, quoi ! acheva-t-il sur une note triomphale.
-Je pourrais poser quelques questions avant de déballer les cadeaux ? demandai-je.
-Bien sûr ! répondit-il.
-Où est-ce qu’on est ? Est-ce que vous kidnapper tous les Blablas pour les emmener ici ? C’est une map spéciale ? Comment vous recevez les courriers ? Où est votre traîneau ? Est-ce que le pépé Noël est vraiment votre père ? Pourquoi votre barbe est grise et pas blanche ? Pourquoi l’alarme c’est "Joyeux anniversaire" ? Qu’est … " commençai-je à réciter les questions qui me tourmentaient, un bruit se fit entendre.
Un voleur ? me dis-je. Comment-a-t-il fait pour entrer dans l’antre du père Noël ? Et pourquoi n’y a-t-il pas eu d’alarme ? Le système est rouillé ? Il devrait se commander une alarme pour Noël ..
Une voix interrompit mes réflexions.
"G.S ! Viens faire le ménage, il faut que tout soit propre avant que Blya arrive ! hurla un blabla en entrant dans la pièce, un seau et un balai à la main.
-Ne m’appelle pas par mon vrai nom ! s’exclama-t-il avant de regarder d’un air soupçonneux le poteau auquel j’étais toujours attachée (qu’est ce qu’il attendait pour me libérer ?). Ah oui, je vais te détacher !
-C’est quoi votre vrai nom ? demandai-je les yeux brillants, en imaginant le titre "L’identité du Père Noël !" en une d’un journal.
-Mon vrai nom ?! C’est … C’est … hésita-t-il.
-Gradarysaio Socratys ! coupa le blabla qui venait d’entrer.
-Qu ... Oui c’est ça ! Bref, je vais répondre à tes questions, dit précipitamment le blabla au bonnet rouge. Alors, on se trouve dans l’antre du père Noël, et oui je kidnappe les Blablas pour leur donner les cadeaux, sinon, ils sauront où on se trouve. C’est en effet une map spéciale que personne, à part moi et les gens que j’autorise, peuvent voir. Bien sûr, le 25 novembre, tout le monde peut venir ! Je reçois le courrier par … Je ne peux pas le dire ! Et oui, le pépé Noël … est mon père, mais il a pris sa retraite. Ma barbe est grise car …
-Vous l’avait teinte ? proposai je.
-Oui, c’est ça, je l’ai teinte parce que … Je n’aime pas le blanc ! Enfin, l’alarme est "Joyeux anniversaire" car je suis né aujourd’hui ! termina-t-il.
-Super, répondis-je en regardant les cadeaux au pied du sapin avec envie, je peux déballer les cadeaux ?
-Bien sûr !"
Deux heures plus tard, après m’être extasiée devant tous ces pouvoirs, jouets etc, je remarquai qu’il manquait un cadeau. J’en avais demandé 759 et il n’y en avait que (j’avais pris environ 50 minutes pour tout compter) 758.
"Il manque un cadeau ! Où est-il ? criai-je plusieurs fois au blabla car il s’était endormi (il ronflait tellement …) sur le hamac.
-Quoi ? s’écria-t-il, il manque quoi ?
-Un cadeau, un cadeau, répétai-je.
-Ah oui ! Cakes, viens ici ! ordonna-t-il. Alors, dit-il en prenant ma lettre, cadeau 758 … mes parents !"
Enfin, j’allais les revoir ! Mais c’était tout de même étrange qu’ils soient emballés dans un papier cadeau …
Mais ce n’était pas grave ! Finis les problèmes, je choisirai avec plus de soin mes amis, tout rentrera dans l’ordre et ma vie redeviendra comme avant ! Peut être qu’ils porteront des cicatrices de leur accident au volcan, mais tant pis.
Une lutine entra dans la pièce, portant avec elle une boule en cristal. À quoi cela servirait-il ? Mais oui ! Il y avait à l’intérieur un blabla génie qui exauce les vœux ! On m’avait souvent raconté cette histoire (même si c’était d’une lampe que sortait le génie, détail sans importance). Le temps que je trouve la solution à ce mystère, la lutine avait posé la boule devant moi. Je la pris, la secoua dans l’espoir de faire sortir le génie et … Elle se cassa. Avant que je puisse me rendre compte de ce qui se passait, une tornade se déclara dans la pièce et … Mes parents apparurent ! Quelle joie de les revoir ! Vint ensuite des heures de bonheur, de papotages, de révélations quand je vis par la baie vitrée le soleil illuminer la plaine. Le père Noël prit alors la parole :
"Voilà Blya, tu as eu ce que tu voulais, j’espère que tu auras une heureuse et paisible vie.
-Merci beaucoup, vous êtes vraiment très gentil ! Même le Grand Sage n’aurait pas fait mieux ! répondis-je, heureuse quand je vis qu’à la fin de mes paroles, il se crispa.
-Adieu Blya ! murmura-t-il."
Je ne pus répondre car je m’évanouis. En me réveillant, la première chose que je fis fut de crier : “Papa, Maman !". Aucune réponse. Je pris peur. Il faisait jour, je me trouvais à l’accueil et les Blablas qui avaient fini de faire la fête se déplaçaient en balai, comme d’habitude. Avais-je rêvé ? Non, j’avais bien reçu la lettre. Pourtant, elle n’était plus dans mon sac. Au lieu de cette lettre se trouvait une boule en cristal. Je la pris et en l’observant, je vis que 2 blablas, mon père et ma mère, étaient assis près d’un sapin, non loin d’un hamac bleu, dans une pièce aux murs rouges. Un Blabla à la barbe grise les regardait. Ce n’était finalement pas un rêve, j’avais bel et bien rencontré le père Noël …
Bravo à Lazure !
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